jeudi 15 décembre 2011

Chapitre 12, Capturé

Jens se réveilla, mais il ne reconnut pas l’endroit, étrangement sombre et froid. Il se souvint d’avoir dormi dans une chambre d’hôtel, il y eut peur, mais l’Italien n’en était pas présent, mais il s’agissait peut-être des complices qui lui poursuivirent dans les étroites rues de Strasbourg. La faible lumière qui entra par une petite fenêtre ronde alluma faiblement l’endroit, une sorte de wagon, car il sentit les mouvements. « Où suis-je ? » Murmura-t-il en suédois.

« No comprendo que dice, señor…. » Une femme s’adressa à lui, derrière les barreaux d’une cage, une femme barbue.

Jens regarda autour de lui, il fut emprisonné dans une cage, comme la femme. « Lo siento, señora, no hablo bien español. »

« Señorita, je suis Maria, tu parles français ? » Elle lui parla en français avec son accent espagnol.

« Oui, ma mère est Belge. » Il sourit envers la femme, un sourire triste, mais qui rendit de l’espoir à la femme. « Mais je suis Suédois. »

« Moi, je viens d’Andalusia, mais pourchassée pour mon défait… »

« Andalusia ? L’Espagne, je suppose… » Il sourit, malgré sa barbe, elle était belle.

« C’est ça, mais tu comprends, quand on est différent, on n’est pas bien vu… » Une tristesse dans sa voix douce, elle prononça son « bien » à la façon espagnole.

« Mais où sommes-nous ? » Demanda Jens.

« Pas loin de Paris, j’ai entendu quelqu’un parler de Fontainebleau, je suppose. » Elle leva son regard pour voir les rayons de soleil qui entrèrent bizarrement par la fenêtre, en espérant de voir quelques indices de leur location. Des arbres furent visibles et des voix masculines, les hommes demandèrent à un homme, qui parla fortement avec son accent italien, de quelle sorte de cirque qu’il s’agissait. Jens les écouta attentivement, mais il lisait également dans leurs pensées, l’Italien pensait à lui, mais il ne parlait pas de lui aux Français.

« Ne parle pas… » Maria parla à basse-voix. « Il nous punit… »

Jens la regarda et envoya une pensée à elle : Je suis télépathe !

Maria lui regarda avec un regard effrayé.

Jens la consolida par sa pensée : Ne t’en inquiètes pas, je ne suis pas dangereux.

Maria pensa qu’il pourrait être utile pour s’échapper.
Jens sourit et la regarda : Tu as peut-être raison…

Maria lui regarda et sourit, elle pensait à s’enfuir du cirque, mais elle ne savait pas comment faire pour s’enfuir.

Les hommes disparurent et l’Italien entra par la porte. « Tiens, tu t’es réveillé… »

Jens se tourna vers lui. « Que voulez-vous ? »

« Tu seras notre nouveau numéro, buonissimo… »

« Mais pourquoi ? » Jens lui regarda, puis quelques mots en suédois. « Djävla dåre, varför gör du detta? » (Diable cinglé, pourquoi fais-tu cela ?)

« Ah ! Un Suédois, c’est bien la première fois que j’ai capturé un Suédois. » Un sourire étrange sur ses lèvres. Il pensa à son nouveau numéro, mais il ne fallait pas l’appeler le Suédois, le petit bonhomme du froid lui intéressa. « Mais on y est, l’on fait, je pense, on va s’installer pour une petite semaine ici, je trouverai un numéro. »

« Si je refuse ? » Jens lui regarda et lisait les pensées de Luigi, qu’il s’appela. « Alors Luigi, que ferais-tu ? »

« Comment connais-tu mon prénom ? » Luigi regarda Jens droit dans les yeux.

« Je lui ai dit ça. » Maria s’adressa à Luigi.

« D’accord, mais tu seras privée du déjeuner aujourd’hui. » Luigi rouvrait la porte. « Je dis donc ; à bientôt. » Il partait et referma la porte.

Jens eut le temps de jeter un coup d’œil à l’alentour, c’était bien une ville à la proximité, il vit une allée juste avant la fermeture de la porte, et un drapeau français. Il se retourna envers Maria. « Merci Maria ! »

« De nada, je t’en prie. » Elle sourit.

Derrière elle une autre cage, un être humain avec des poils, il semblait à un loup-garou, apparemment un homme. Cet homme se leva lentement et vit Jens. « Bienvenue parmi nous… » Une telle tristesse dans sa voix.

« Je m’appelle Jens, et tu t’appelles comment ? » Jens avait un sourire triste.

« Le loup-garou… »

« Non, ton vrai nom. » Jens essaya de lire les pensées du loup-garou.

« Joël Van Duke, mais ça fait longtemps maintenant… »

« Belge ? »

« Ne… Hollandais, afin que j’aie eu un nom… » Son regard plein de tristesse. « Rejeté par mes propres parents… »

« Je suis désolé… » Jens n’acheva pas sa phrase.

« Ne sois pas triste, je suppose que tes parents ont fait la même chose… » Joël lui regarda, un homme sans bras et jambes, que pouvait-il faire ?

« Non, mon père est disparu et ma mère vit son deuil, mais il m’aimaient. »

« Alors, que fais-tu ici ? » Joël baissa son regard.

« Je ne sais pas, je ne m’en souviens pas d’y arriver… »

« Ben, ils t’ont capturé pour monter un nouveau numéro… » Joël s’asseyait sur un banc. « Que je souhaiterais m’échapper à cet affreux cirque, mais pour aller où ? »

Jens lui regarda. « Je ne sais pas, mais j’en espère également. »

« Ne t’en fais pas, tu ne t’échapperas jamais… » Joël n’y acheva pas sa phrase.

« Ne sois pas négatif, il faut comme même espérer ! » Maria tendit la main de Joël.

« Je sais, mais ça fait des années que je suis ici… »

« Moi aussi, mais un jour on s’échappera au cirque, afin d’être libres. » Maria avait également un sourire triste.

« J’en ferai de mon mieux. » Jens y murmura.

« Que peux-tu faire sans bras et jambes ? » Joël jeta un coup d’œil au corps de Jens.

« Plus qu’ils croient ! » Maria sourit.

« Je t’en crois, mais que peut-il faire ? » Réplique Joël.

Jens jeta donc un coup d’œil à Maria, y envoya un clin d’œil. « Tu le sais, il faudrait donc être patients. »

Maria hocha sa tête et sourit envers Jens. « C’est sûr, mais un jour, adieu le cirque ! »

Joël les regarda sans répliquer, il y réfléchit, ce serait donc possible de s’enfuir, mais il n’y pensait pas à un monde où il pouvait vivre.

mercredi 14 décembre 2011

Chapitre 11, Un passage en Allemagne

Jens passa un court temps en Allemagne, à Hambourg fut la présence militaire marquant, Jens savait qu’Annette avait été là, il avait trouvé son nom dans un hôtel, loin des quartiers habituels, probablement pour éviter son père, mais elle n’y restait qu’une nuit avant de continuer son voyage. Il avait entendu une rumeur, elle était à Strasbourg, il s’en rendait à sa recherche.

Le voyage qu’il entreprit sembla être illimité, Annette changea son nom de famille après Hambourg, mais Jens avait une vieille photographie d’elle. Selon ceux qui l’avaient vue, elle s’appelait Anna Berg, par contre personne savait si c’était son vrai nom de famille.

Une auberge dans une petite ville, un vieil homme la gérait, l’aubergiste regarda Jens avec curiosité, un sourire étrange sur ses lèvres. « Bonsoir Monsieur. »

« Bonsoir ! » Jens y parla allemand avec un accent fort.

« Et qu’est-ce qu’un Suédois fait ici, loin d’une grande ville ? »

« Je suis en passage et ai besoin d’une chambre. » Jens regarda l’aubergiste.

« Le cirque est déjà passé… » L’aubergiste murmura. «  Je n’ai plus de places… »

« Une place pour une personne ? »

« Non ! » L’aubergiste tenta de cacher la salle du restaurant.

Jens vit qu’il y eut de places libres. « Il y a une place là. » Il regarda une table au fond du restaurant. « Celle-là me convient. »

La voix de l’aubergiste trembla. « Ben, d’accord, installez-vous. »

« Merci ! » Jens répondit à un ton sec et s’installa.

L’aubergiste porta le menu, mais c’était pourtant clair qu’il était dérangé de la présence de Jens. « J’ai des saucisses, accompagnées des pommes de terre. Sinon je peux vous proposer un steak. »

« Des saucisses ? » Jens regarda le menu qu’il tint avec son pied. « Une saucisse à l’ail, accompagnée des pommes de terre, s’il vous plaît. »

« Comme vous voulez… » L’aubergiste murmura et se rendait à la cuisine, il parla au cuisiner qui prépara le plat de Jens, l’aubergiste retourna au comptoir pour feuilleter un vieux livre, il jeta donc un coup d’œil à Jens et un homme en uniforme dans le coin du restaurant suivit Jens avec son regard.

Un peu plus tard, l’homme mystérieux monta au premier étage, il nota la description de Jens. Mais il n’était pas un soldat ou un agent de l’ordre des forces, il travailla pour un cirque, il trouvait Jens comme un candidat parfait à son cirque.

L’aubergiste s’asseyait à côté de Jens. « L’homme, qui vient de monter, est dangereux. Ou bien, il travaille pour un cirque avec des personnes déformées, il ne se contente pas d’un non. »

« Il faut donc que j’y aille… » Jens regarda l’aubergiste dans les yeux.

« Excusez-moi, mais Monsieur, vous ne comprenez donc pas, vous vous trouverez enfermé dans une cage comme un animal. » L’aubergiste baissa son regard.

Jens lui regarda, il entendit sa pensée, sa sincérité fut vraie. « Je comprends, je vous en remercie, mais que puis-je faire ? »

« Ma sœur n’habite pas loin d’ici, elle peut vous héberger pour une nuit, ou deux… » Il souffla et souleva son regard.

« Mais c’est tard, il fait noir dehors. » Jens lui regarda curieusement.

« Venez donc, ce n’est pas loin d’ici. » L’aubergiste qui se présenta comme Karl amena Jens à sa sœur, une femme ronde, mais ils se ressemblèrent comme même.

Un peu plus tard chez sa sœur, Magdalena, elle ouvrait la porte et regardait Jens avec une telle curiosité, elle n’avait jamais vu un homme comme Jens auparavant. Mais elle l’avait laissé dormir sur le canapé à la cuisine, Karl s’est rapidement rentré à son auberge. Il y espérerait que Jens ne reverrait jamais l’homme du cirque, mais il n’en était pas tellement sûr.

Jens partait le lendemain à la direction de Strasbourg, l’homme mystérieux était à sa recherche, un Italien de Rome, la jeune république italienne fut la fierté de la classe supérieure, mais cet homme s’intéressa à l’argent qu’on pouvait facilement gagner, mais n’y était pas seul. Ce que Jens ne savait pas, le cirque était sur la route de Paris.

Jens trouva les traces d’Annette à Strasbourg, mais encore une fois elle était déjà partie de la ville. Jens resta un peu à Strasbourg et un homme avec un accent italien parla de lui dans un café, Jens assis dans le coin, invisible pour l’homme à sa recherche. Il se cachait sous la table et vit l’homme en uniforme apparaître devant lui, qui se retourna au propriétaire du café pour disparaître. « Il m’a vu ou pas ? »

mardi 13 décembre 2011

Chapitre 10, Le dîner chez Johan

Le même bistrot, étrangement désert sans les visiteurs, Anne fut habillée en une robe rouge avec des roses blanches, les couleurs du Danemark, et son père Johan en un beau costume noir avec une chemise blanche, tout simplement.

Jens avait fait un effort, une veste, un pantalon adapté à son handicap, sa mère ait dû adapter les vêtements de Jens, mais il sut que ses vêtements soient toujours particuliers et adaptés à lui.

Niels ne porta jamais un costume, mais il y porta une chemise blanche, un pantalon bleu foncé, les chaussures d’une marque italienne, un cadeau d’un visiteur de Venise, Giulio, Niels ne s’y souvint pas de son nom de famille.

Anne ouvra la porte pour Jens, qui y entra rapidement, il était rapide, qui surprit Anne. « Bonsoir ! » Anne eut un beau sourire sur ses lèvres, en même temps que son oncle y entra.

« Bonsoir, ma chère nièce ! » Niels mit son manteau sur une chaise.

« Ne le laisse pas là, on va dîner au premier étage, chez nous. » Anne pointa vers une porte au fond de la salle.

Niels reprit son manteau et ils montèrent au premier étage.

Un peu plus tard à table, Anne s’intéressa à Jens. « Que fais-tu au Danemark ? »

« Je suis à la recherche d’une amie. » Jens la regarda.

Anne sentit la tristesse dans la voix de Jens et cela fit mal à son cœur. « Tu l’aimes ? »

« Oui, je suis désolé… »

« Ne le sois pas… » Anne sourit. « On peut toujours être amis. »

« Oui, je t’aime bien. » Jens parla à mi-voix. « L’amitié est précieuse. »

« Hein, ne soyez pas tristes, vous restez amis ! » Niels sourit.

Anne qui fut en face de Jens sourit. « Ben, on va dîner. »
Johan entra avec le steak à l’ail, une bouteille d’aquavit sur la table, un apéritif et une bouteille de vin, un rioja d’Espagne. Les pommes de terre cuites au four accompagnées d’une sauce au poivre. « Bon appétit ! »

Ils mangèrent et discutèrent, Johan s’intéressa beaucoup à ce que Jens avait vécu, ils fêtèrent leur amitié. La mer fut un sujet qui les intéressa, Jens qui fît son premier voyage en solitude, un homme comme lui, que Johan pensa, était un homme courageux.

« Tu as du courage, mon ami. » Johan le salua.

« Merci, mais je ne suis qu’un homme. » Un sourire modeste, Jens n’y pensait pas comme Johan.

« Un homme plein de courage, je te salue ! » Niels leva son verre de vin.

« C’est vrai, tu fais cela de ton amour, c’est fort ! » Anne sourit et regarda Jens dans ses yeux. « J’espère vraiment que tu la retrouveras ! »

« Ton père en avait raison, ton signe est l’amour. » Niels lui regarda dans les yeux. « Malgré cela, si quelqu’un avait droit à la colère, ce serait toi ! »

« Vous avez peut-être raison, je fais de mon mieux. » Jens sourit envers les autres.

« Ce soir on est tous ressemblés, c’est donc la fête ! » Johan sourit. « Santé ! »

« Santé ! » répondirent les autres.

« Je vous remercie de votre hospitalité, cela me fait vraiment plaisir ! » Jens regarda les autres. « Mais il faut que je parte à sa recherche, elle n’est plus à Copenhague. »

« Mais tu dois savoir que tu seras toujours le bienvenu ici. » Anne lui regarda. « Sois toujours le bienvenu ! »

« Merci, je m’en souviendrai, et attention, je viendrai peut-être pour m’installer ici. » Jens rit.

« J’ai une chambre vide, ne l’oublies jamais. » Niels leva son verre et son rire fut chaleureux.

Ils chantèrent des chansonnettes et burent, une soirée gaie, malgré l’adieu de Jens, mais ils espérèrent qu’ils se retrouveront un jour.

Anne regarda souvent Jens, il rayonna la gaité malgré l’absence des bras et jambes, et malgré son lourd deuil. Un homme courageux qui ne le savait pas, pensait Anne en le regardant.

Mais le lendemain Jens partait avec le train à la direction d’Hambourg, tous étaient là pour l’aider à la gare de Copenhague, un adieu dur pour Anne, mais elle espéra que Jens trouvera son bonheur, mais en même temps qu’il reviendra pour elle.

Jens les suivit avec son regard quand le train partait, le quai sembla s’éloigner, mais il savait que c’était lui qui s’éloigna d’eux, ses amis sur le quai, mais espéra retrouver son petit ange, Annette von Winkel, celle qui avait pris son cœur sur le quai, une fois à Stockholm.

lundi 12 décembre 2011

Chapitre 9 Au bistrot « Aarhus »

Un bistrot danois, dans le coin qui fut sombre, le feu de la cheminée qui chauffa la salle, les gens y parlèrent sans cesse, certains chantèrent ses chants traditionnels, le samedi soir à Copenhague et Jens y passa une soirée avec Niels, les deux hommes discutèrent vivement. Il fut noir dehors, mais la lumière du phare alluma les quartiers autour des quais, un ciel nuageux, mais les étoiles brillèrent et les nuages laissèrent passer la lumière des étoiles.

« Alors, mon ami, raconte-moi tout. » Niels sourit et l’odeur de la bière fut plutôt agréable pour Jens.

« Raconter quoi ? J’ai été à sa recherche toute la semaine, et elle a été ici, à Copenhague. » Jens regarda Niels et son sourire fut mélancolique. « Pourtant Copenhague me plaît… »

« Sois le bienvenu chez moi, tu seras toujours bienvenu !!! » Niels cria, car un groupe de marins britanniques chanta leurs chants à côté de leur table.

« Merci, ça me fait plaisir d’entendre. »Jens regarda le groupe de marins, ils furent gais, soûls et leur navire en était ancré au quai devant le bistrot, il y a quelques jours, le navire moderne entra et Jens s’intéressa au nouveau navire. « Je me demande d’où ils viennent. »

« Les Anglais ? » Niels jeta un coup d’œil aux marins. « L’Angleterre, mais je pense plutôt que certains d’entre eux viennent d’Ecosse, mais je ne suis pas doué en accents anglais… »

La serveuse arriva à la table des marins, elle parla avec eux en anglais  avec un accent bien marqué et un vocabulaire faible, mais ils arrivèrent à se comprendre, elle repartait à la direction du comptoir, quelques instants plus tard elle revint avec cinq bières sur un plateau, puis elle s’adressa à Niels qui fît un geste.

« Portez-nous deux bières, s’il vous plaît. » Niels sourit.

« Que se passe-t-il ? Pourquoi cette politesse ? » Elle sourit. « Qui est ton ami ? »

« Jens, il est en visite, il vient de Stockholm. » Niels embrassa légèrement la serveuse sur sa joue.

« Bah, mon père souhaite te parler, présente-moi. » Elle sourit.

« Te voilà, ma nièce Anne qui travaille ici, son père est le propriétaire du bistrot. » Niels pointa son doigt vers l’homme derrière le comptoir. « Voilà, mon frère Johan. »

« Enchanté, que tu vois, je ne peux pas te saluer… » Jens jeta un coup d’œil à ses bras imaginaires.

« Pas de souci. » Anne sourit envers Jens. « Je suis ravie de vous connaître. »

« Nous avons grandi à Aarhus, on est nés là-bas, sauf Anne qui est née à Copenhague. » Niels sourit. « Une dame de la capitale… »

« Arrête de bavarder, j’en ai marre… » Anne rit et avait un sourire mystique sur ses lèvres. « Jens, j’aimerais vous parler un jour… »

« Pas de problème, à demain peut-être ? »

« Pourquoi pas, à quatorze heures, ça vous va ? » Anne jeta en même temps un coup d’œil sur les autres tables.

« D’accord, ça me convient. » Il sourit.

« Très bien, on a un rendez-vous, mais il faut que j’y aille, il faut travailler. À demain… » Elle donna un clin d’œil à Jens.

« Au revoir… » Jens la regarda, un sourire sur ses lèvres, il fut content, mais il pensait toujours à Annette.

« Elle est belle, hein ? » Niels s’adressa à nouveau à Jens.

« Oui, elle est tellement belle, que fait-elle ici ? »

« C’est la vie, sa mère travaillait ici, mais elle est décédée dans un accident, et Johan avait besoin d’un coup de main, donc elle travaille ici… »

« Mes condoléances… »

« Arrête, tu as perdu ton père, penses un peu à toi-même, tu en as aussi souffert. »

« Je suis comme ça… »

« Avec un grand cœur que la plupart des gens manquent… »

« C’est peut-être vrai… » Jens y réfléchit.

« C’est vrai !!! » Niels sourit. « Attends ici, il faut que j’aille voir mon frère. » Il se leva et partait voir son frère derrière le comptoir, il resta là pendant cinq minutes, ils rirent et s’embrassèrent.

Jens regarda les consommateurs dans le bistrot, un homme près de l’entrée dormit et son verre fut à moitié vide, deux hommes disputèrent sur une fille qui pleura, les autres qui partirent parce qu’ils savaient qu’ils eussent trop bu.

« Bonne nouvelle ! » Niels cria à l’oreille de Jens. « Il nous offre les bières. »

Jens sauta par surprise, son cœur battait un peu plus fort. « Merde ! Tu me fais peur. »

« Je le sais, tu en étais occupé et ne me voyais pas revenir. » Niels rit. « Nous sommes invités à un dîner demain soir. »

« Chez ton frère ? » Jens regarda Johan au comptoir.

« Oui, il ferme le bistrot demain soir. »

« Pour te voir ? »

« Pour nous voir, il est curieux, il souhaite te parler. » Niels s’asseyait sur le banc à côté de Jens. « Il est tard, et je commence à être fatigué. »

« Moi aussi… » Jens ressentit le sommeil, et il s’apprêta à partir. « Allons-y. »

Les deux hommes partirent et certains regardèrent Jens avec un regard étrange, mais la plupart des gens l’ignorèrent. Un homme cria quelque chose en allemand, mais Jens l’ignora en partant.

Dehors, ils rentrèrent lentement et la brise de la mer caressa les deux hommes, la petite sirène regarda les deux hommes qui marchèrent sur le quai. La nuit, les étoiles brillèrent clairement au-dessus des nuages qui disparurent et le clair de la lune alluma les rues étroites de Copenhague. Quelques prostituées restèrent dans la rue, mais la ville s’en désertait de plus en plus et le calme y commença à régner. Les dernières diligences disparurent des rues de Copenhague. Quelques hommes soûls dormirent dans la rue et en même temps un braquage dans une rue très étroite, sinon tout était calme.

lundi 5 décembre 2011

Chapitre 8, la sirène

Le soleil du matin brilla, les reflets dans la baie allumèrent la sirène sur sa roche, quelques nuages passèrent au-dessus. Jens sentit la brise qui caressa son visage, ses cheveux bougèrent, son regard fixé sur la sirène. « Que penses-tu ? »

Le vent souffla dans ses oreilles, c’était comme la sirène lui parlait, mais elle n’était qu’une statue sur sa roche. « Que pense-je ? Je n’en sais rien. »

Une belle sirène qui se trôna dans sa majesté, mais elle fut une statue créée par l’homme. Jens s’y imagina la sirène à l’eau, elle jeta un coup d’œil au ciel, sa nageoire la propulsa vers la plage, elle y monta sur une roche et regarda la baie, et le temps s’arrêta. C’était comme elle étudia les hommes qui travaillèrent sur les quais de Copenhague.

« Regarde, comme ils travaillent et en même temps un navire s’écroule dans l’Atlantique, un iceberg que l’homme ignore… » Le vent sembla parler à Jens, mais il l’ignora, il pouvait pas savoir qu’il pouvait prévoir une catastrophe, son esprit fut lié à la mer.

« Nous, les hommes, sommes fous, ignorants… » Il murmura au vent qui souffla dans ses oreilles, une voix douce. « J’aime la mer, il y en a quelque chose inexplicable qui m’attire. » Il jeta un coup d’œil à un navire arrivant, le dernier, sans mâts, bruyant, sans la magie des bateaux à voiles.

« Il faut faire confiance à tes sentiments, tu as un don… » Jens jeta un coup d’œil à la sirène, les yeux semblèrent lui regarder.

« Nous sommes tous les deux différents, personne ne nous accepte comme nous sommes. » Jens sourit. « Mais il ne faut pas avoir peur de la différence. »

« Malgré cela, c’est le cas… » Le vent souffla encore dans ses oreilles.

« Je sais, mais il faut espérer que cela puisse se changer. » Jens jeta un coup d’œil à l’eau, le visage de son père s’apparut pour disparaître. « Papa, où es-tu ? »

« Ne t’inquiètes pas pour ton père, il te surveille… » La brise caressa ses joues en le consolidant, des larmes coulèrent sur ses joues, mais il sourit en même temps.

« Il m’en avait promis, je sais… » Jens regarda la bouche de la sirène, il semblait qu’elle eut un sourire sur ses lèvres.

La voix féminine ressembla à celle de sa grand-mère, en parlant à basse-voix. « Je sais que tu es à sa recherche… »

« Annette ? » Jens jeta un coup d’œil à la ville de Copenhague. « Elle est là… »

« L’amour, tu sais qu’il est le plus fort… » La douce voix de la brise siffla doucement.

« C’est papa qui m’en disait. » Jens regarda à nouveau la sirène, son regard était à nouveau neutre. « Merci ! »

« Ne m’en remercie pas… » La brise consolida Jens. « C’est moi qui t’en remercie… » Puis tout était calme, silencieux et le vent n’y était plus.

Jens regarda la sirène un longtemps après cette mystérieuse voix qui semblait venir de la mer, de la sirène. Il jeta un coup d’œil au soleil, il fut midi, c’était donc l’heure de rentrer chez lui pour manger, ou bien passer par une brasserie. Il commença à marcher vers le centre-ville.

La brise revint en lui parlant. « N’oublies pas, ton père t’aidera… »

Jens n’y répondait pas, il n’y eut aucune raison de le faire, car la brise disparut et les bruits de Copenhague gagnèrent, mais Jens fut satisfait de la matinée, de ce bon moment auprès d’elle, la sirène. Même si c’était imaginaire, il l’avait apprécié. Et il rentra chez lui, ou plutôt chez Niels.

dimanche 4 décembre 2011

Chapitre 7, à Copenhague 1912

Jens porta son sac-à-dos fabriqué par un ami à lui, adapté à ses besoins physiques, il y eut toutes ses affaires en voyageant, il ne put pas toujours porter tout ce qu’il souhaitait, mais il ne s’en plaignait pas, mais le regard des autres fut parfois terrifiant. Un certain Niels Svendsen, gérant d’un magasin d’alimentation dans le quartier Christiania, lui rendit service en offrant un logement temporaire pendant ses recherches au Danemark, il ignora pourquoi et qui que Jens chercha.

Quelques jours plus tôt sur le navire HMS STOCKHOLM, en passant par l’île Gotland, un centre du commerce, mais la ville de Visby en était une véritable capitale quand les Allemands s’installèrent là, tous les pays baltiques furent présents à l’époque. Jens regarda le mur de Visby, une trace de l’histoire de Suède, les marchandises que les marins y transportèrent, ils travaillèrent dur pour ne pas perdre du temps, il fallait passer par Hambourg avant d’arriver à Copenhague. HMS STOCKHOLM fut un trois-mâts, le beau navire qui transporta quelques voyageurs parmi eux, cet homme sans bras, mais les marins sentirent une sympathie pour lui, mais n’y avaient même pas besoin de lui surveiller, malgré le manque de bras, il se tint bon pendant les tempêtes. Et l’odeur de la mer Baltique fut agréable, un sentiment de la présence de son père, qui fut étrange, car il n’y était pas. Le voyage s’approcha de sa fin, la mer du Nord s’apparaîtra devant les yeux de Jens en arrivant à Öresund, une manche qui sépara la Suède et le Danemark. Le capitaine de HMS STOCKHOLM salua le comité d’accueil qu’il appela les gentils Danois, qui devinrent ses amis, mais pour les autres la Suède était un pays ennemi, mais pour le capitaine Jonas cela s’agissait d’une ancienne histoire. Il aimait bien ce petit homme sans bras, Jens devint rapidement un ami, son départ fut douloureux, et Jonas espéra qu’il le retrouverait un jour.

« Tu as l’air triste, mon ami. » Niels regarda Jens dans les yeux.

« Je le suis, j’espère que je la retrouverai… » Un souffle de Jens.

« Ah, c’est donc une fille. Elle doit être extraordinaire, si tu es à sa recherche. » Niels sourit, une compassion sincère.

« Elle est la seule qui me voit, qui n’a pas peur de moi… » Un sourire triste sur ses lèvres. « Elle est devenue une belle demoiselle. »

« Je te crois, parles-moi-le, qu’est-ce qui s’est passé ? »

« Son père avait arrangé un mariage, politique, et elle s’est enfuie, j’ai entendu qu’elle est ici, à Copenhague. »

« Tu l’aimes vraiment, et elle t’aime ? »

Jens donna un signe positif avec sa tête sans savoir répondre. « Oui, mais je me souviens également de ce que mon père m’avait dit… »
« Ton père doit être un sage homme… »

« Il l’était… » Jens regarda Niels dans les yeux. « Il est disparu… »

« Désolé, mon ami, je ne pouvais pas le savoir. »

« C’est pas grave, il m’aimait et j’ai ses lettres avec moi. » Jens fut content d’avoir trouvé Niels au marché en sortant de l’hôtel qui avait refusé louer une chambre à lui.

« Donc cette fille a un nom ? »

« Oui, Annette Von Winkel… »

« Von Winkel ?! » Niels fut surpris. « Je le connais, son père, un homme antipathique. Si elle est ici elle porte probablement le nom de jeune fille de sa mère. »

« Je ne trouve pas qu’il est antipathique, il en a peur du regard des autres, je ressens sa peur et elle détruit un homme. »

« Les rumeurs font mal, tout ce qui cause le mal de la société, mais cela continuera… »

« Tu en as raison. » Jens avait une vision de l’avenir, il avait prévu la grande guerre, mais la vie continuait.

« Je ne suis qu’un gérant d’un magasin, pas un politicien, juste un simple homme qui essaye de survivre, mais je sais que le respect pour les ouvriers n’y existe pas. »

« Et ta famille, où est-elle ? » Demanda Jens.

« Elle n’existe pas, ma femme est décédé quand elle accoucha notre bébé, qui est mort à la naissance. »

« Je suis désolé, mes condoléances. »

«  Il y a dix ans, je survis. » Niels sourit. « Parlons d’Annette. »


« Si seulement… » Jens regarda le sol de la cuisine, deux chaises et une table, le four qui était également une cheminée. La chaleur fit de bien ce soir bien froid, mais cela n’était qu’un moment agréable. Le verre de bière devant Jens, il le prit dans sa bouche et buvait sa bière.

Niels se leva pour chercher des autres bières, il adora Jens, un véritable homme pensait-il. Une demi-heure plus tard chacun de ces deux hommes se rendit à sa chambre à coucher, Jens se déshabilla à sa façon et mit son pyjama, jeta un coup d’œil à la rue, quelques hommes soûls s’y bougèrent parmi les prostituées. Jens regarda un longtemps les personnes et écouta à ce qu’elles dirent en danois. Puis il se coucha, il vit le toit, les ombres qui y jouèrent sur le plafond, il ferma ses yeux et s’imagina Annette sur le quai à Stockholm, son regard chaleureux qui l’a suivi, il en espérait vraiment qu’il retrouverait Annette un jour, mais les mots de son père y sonnèrent. « N’oublies pas, je t’aime, mon fils, et surveillerai sur toi… »


jeudi 24 novembre 2011

Chapitre 6

Des années scolaires

Le printemps 1902

Les dernières années de Jens furent merveilleuses, à l’école avait son enseignant été surpris par son intelligence, Monsieur Svensson, souvent surnommé le distrait, était un homme qui avait l’air d’être distrait, mais derrières ses lunettes ses yeux bleus notèrent tout ce qui se passait à l’école, il avait 50 ans et sa femme, Lise, venant d’Oslo l’aima pour ça, qu’elle dit. Mais Jonas en avait préféré enseigner Jens à domicile, les autres élèves commencèrent à harceler Jens à cause de son manque de jambes et bras. Mais pourtant, Annette, la fille du magnat allemand, se trouva devant Jens, ils se rencontrèrent dans le parc des montagnes blanches, ils furent presque voisins, que son père ne sut pas à ce temps-là.

La fin de la longue journée chez la famille Strindberg, Jens écrivit avec son petit pied, son écriture était lisible, Jonas avait été surpris la première fois qu’il l’a vu. La lumière de la cheminée, le feu chaleureux dans la petite maison en bois, un héritage des parents de Mats. La lumière jouait sur les murs et le plafond, la lampe sur la table renforça ce jeu de lumière et le soleil se coucha lentement dehors, Jonas qui habita la vieille ville jeta un coup d’œil à la rue, qui fut étrangement vidée des gens.

« Bien, Jeune homme, dites-moi que vous venez d’apprendre. » Jonas regarda Jens, en parlant à basse-voix.

« Nous parlions de la famille royale, mais le premier fut né à Pau, étant Maréchal de France, le roi de Suède ne pouvait pas avoir un enfant, il s’est donc cherché un héritier à l’étranger. »

« C’est exact, je devrai faire un test la semaine prochaine, c’est donc à toi d’étudier l’histoire. »

« Ne vous inquiétez pas, j’étudierai. »

« Je le sais et ne m’en inquiète pas. » Jonas sourit.

« Bien, je suppose que vous devez partir maintenant, vous avez l’air stressé. » Jens regarda Jonas qui regarda la foule dans la descente.

« Oui, mais je me demande pourquoi ils sont là… »

« Qui sont-là ? » Demanda Mats qui rentra par la porte.

« La foule là-bas… »

« Ben, ils parlent d’une grève, ces ouvriers sont mal payés et ont ses familles à nourrir. » Mats mit son manteau à l’entrée.

« C’est vrai. » Jonas leva son regard. « Je peux donc rentrer chez moi… »

« Bien sûr, mais je pense donc que vous devriez passer par la rue derrière, même s’ils ne vous menacent pas, la force de l’ordre pourrait l’intervenir. » Mats sourit. « Mais je suis plutôt d’accord avec les ouvriers. »

« Ben, moi aussi, mais on n’y peut rien dire. Au revoir ! » Jonas prit son manteau et mit ses livres dans son sac marron avant de partir.

« Au revoir monsieur. » Jens sourit, malgré ce que les autres disaient sur lui, il aimait bien Monsieur Svensson.

« Au revoir ! » Mats ouvra la porte pour Jonas et Jeanne rentra avec les bois dans ses bras.

« Salut ! » Jeanne embrassa son mari. « Il est gentil, un brave homme qui ose venir malgré ce que les gens disent. »

« Je sais, mais Jens aura vécu d’autres épreuves… » Mats regarda son fils avec fierté. « Mais il est fort. »

Jens les regarda avec curiosité, il sut que son avenir serait dur pour lui, mais ses parents l’aimèrent et cela lui rendit sa force. Il tourna sa tête pour jeter un coup d’œil à la rue, les hommes crièrent fort dans la rue, le désaccord avec l’entreprise causa un conflit qui pourrait durer un longtemps, il l’eut de sentiments. Le lendemain serait probablement le début d’une longue grève, que son père disait. Son regard fut vide, il y réfléchit à son avenir. « Ma vie ne sera pas facile à vivre… » Il y murmura.

« Ne craigne pas, on sera là pour toi, mon trésor. » Jeanne embrassa son fils sur le front.

« Tu es fort, tu seras le gagnant. » Mats sourit.

Dix ans passés, Jens eut de bons et mauvais moments, mais il était toujours au début de sa vie. Son bonheur fut la jolie Annette, qu’il ne put jamais rester avec un longtemps, mais Annette trouvait toujours un moyen pour venir le voir quand elle était à Stockholm.

Mats se craignait de l’avenir de son fils, il sut qu’il sera fort, mais avec les rumeurs qui circulèrent à Stockholm, il voulait partir pour s’installer à la province, mais son poste était à Stockholm, la garde royale. Il devint un major et fut responsable pour la sécurité de sa majesté au Palais royal de Stockholm, mais il accompagna souvent le roi de Suède en de nombreux voyages. Mais il pensait toujours à son fils, il préféra un poste stationnaire. Mais il partait souvent à l’étranger et son absence était dure à supporter pour Jeanne, même si Jens comprit, son père lui manquait.

Les adolescents du quartier furent cruels, ils appelèrent souvent Jens pour un monstre, mais ils savaient bien que Jens était télépathe, ils n’osèrent pas l’affronter, que des insultes, mais celles-là blessèrent Jens au fond de son âme, mais il le supporta pendant les années suivantes et son père serait encore absent.

Jeanne fut une femme qui tint son rôle comme mère au sérieux, elle serait là pour Jens les années qui seraient très dures, jusqu’à la grande guerre.

Annette se révoltât contre son père et devint la meilleure amie de Jens, même si elle l’aimât, ils n’y osèrent pas devenir le couple, un jour elle disparut, car son père eut un arrangement avec une famille noble, mais pendant le voyage à Berlin, Annette prit la fuite et son père eut peur de ne plus jamais revoir sa fille.

Mais tout ça sut Jens, il eut le sentiment qu’Annette se cacha pour ne pas se marier avec l’homme choisi par son père, il en était sûr de la retrouver un beau jour. Mais il partait à sa recherche, il commença son voyage à travers l’Europe.

mardi 22 novembre 2011

, La fabuleuse histoire d'amour, Chapitre 5, l'automne 1897

Mats regarda le soleil un soir, les journées devinrent de plus en plus courtes, il regarda Jeanne qui prépara le repas à la base des pommes de terre, il écrivait un texte dédié à son fils.

Cher Jens,

Quand tu es né on était heureux, malgré ce qui te manquait, mais en regardant dans tes yeux notre amour se grandit.

L’amour est un mystère, mais une chose est sûre, je t’aime !

Tu devrais savoir que l’amour est le plus important du tout, car c’est toi qui es l’amour, le nôtre et je suis heureux d’être ton père.

À l’école tu te montrais très intelligent et ton professeur d’allemand Martin Steiner était très impressionné le jour où il comprit que tu étais quelqu’un remarquable.

Je te regarde en écrivant cette lettre, tu dors dans ton lit à côté de notre lit, le calme qui y règne, mais pourtant il faut que je vous quitte, même si je préfère y rester, en espérant que je rentrerai aussitôt que je partais.

Mats Strindberg

Stockholm, le 4 octobre 1897

« Que fais-tu ? » Demanda Jeanne.

« Rien, juste une pensée… » Mats sourit en la regardant.

« Encore une lettre pour Jens ? »

Mats leva sa tête. « Oui, j’avais envie d’écrire. »

« Quand partiras-tu ? » Jeanne suit son mari avec son regard pendant le temps qu’il s’allait mettre la lettre dans un tiroir de son bureau. « Non, je sais, après demain. »

Mats s’arrêta deux mètres de Jeanne. « Oui, je vais à Oslo. »

« Mais tu n’en es pas inquiet ? »

« Ben, inquiet, c’est sûr, mais c’est mon travail. »

« Je sais, mon grand-père fut un soldat au service de Napoléon Bonaparte, avant la naissance de la Belgique. »

« Je connaissais cela, mais Napoléon fut un génie. Je pense à Jean-Baptiste Bernadotte, un maréchal de France devenu le roi de Suède. »

« Tu vois, la famille royale est française. »

« Basque, il était Basque. »

« C’est ça, il est né à Pau. » Jeanne se concentra sur le repas. « Tu es au service de sa majesté. »

Le temps passa et Mats quitta Stockholm pour un voyage en Scandinavie, Jeanne s’occupa de leur fils et Annette revint à Stockholm.

Jeanne promena tout au long des quais avec Jens, qui lui fît plaisir, l’écluse fut l’endroit qu’il préféra, la vieille ville avec ses impasses, ruelles et le palais royal, où la famille royale avait sa résidence. L’hiver s’approcha et le froid s’installa à Stockholm, les ferries furent couverts de glace ce beau matin et l’eau de Mälaren fut glacée, même si la mer Baltique était glaciale, l’eau n’en était pas encore gelée à cause du trafic des navires plus intense.

« Un jour on ira visiter ma famille qui s’est installée à Paris, mais je préfère Stockholm, la présence de la mer au centre-ville… » Jeanne rêvait de revoir sa famille, mais elle préféra d’y aller avec Mats.

« Parle-moi de Paris. » Jens fut très mature pour son âge et il commença à écrire avec son pied, malgré cela il n’arriva pas encore à s’habiller et se déshabiller, mais il chercha un moyen pour le faire.

« Paris, une ville où August Strindberg habite en ce moment, où le scénario de Mademoiselle Julie se déroule, une ville qui inspire les artistes de tout le monde. Mais Paris, une ville qui a une longue histoire à la fois violente et historique, là où la révolution française est née, ou peut-être terminée, à la Bastille, la fameuse prison. » Elle réfléchit.

« Mademoiselle Julie ? » Jens fut confus, mais il présuma qu’il s’agissait d’une future pièce de théâtre d’August Strindberg.

« J’ai entendu une rumeur, c’est tout, elle est peut-être vrai, qui sait ? »

« Je sens qu’elle sera un succès… » Jens fut en transe un court moment.

« Si tu le dis… » Jeanne comprit qu’il fallait attendre avant de s’adresser à Jens, elle jeta donc un coup d’œil à l’écluse où deux groupes de jeunes se rencontrèrent, un groupe des quartiers Maria qui affronta un groupe de Norrmalm, en s’insultant les deux groupes crièrent, mais sans se battre. Cela se changera le soir, quelques heures plus tard ces groupes auront bu et la violence physique aurait probablement heurté quelques uns, peut-être pas brièvement, mais une lourde légèreté y exista entre les classes sociales, la plupart de ces gens-là voulurent plutôt montrer leur force.

« Maman, que vois-tu ? » Jens la réveilla de son apathie.

« Rien de grave, j’ai entendu des cris… » Elle sourit, elle s’y souvint de sa jeunesse en Belgique, c’était pareil à Bruxelles, les Flamands qui détestèrent les Wallons, l’église qui voulut instaurer sa force politique en négligeant les coutumes modernes. « Tiens, as-tu faim ? » En regardant un restaurant. Elle monta la rampe vers la place devant l’écluse, en poussant la poussette elle se dirigea au premier restaurant où elle entra pour voir s’il y avait assez de place pour Jens, elle le trouva bon, ils se sont installés dans un coin sombré. « Rustique, mais je l‘aime bien. »

Un trois-mâts quitta le quai et Jens le suivit avec son regard, un bateau allemand. Une fille promena avec son père à la diligence. « Annette.. »

dimanche 9 octobre 2011

Chapitre 4 - La promenade, mois d'août 1897

Jeanne sortit de la maison, la colline qui fut pleine de petites maisons en bois, la plupart des habitants du quartiers furent les ouvriers, mais Mats fut né ici et il fut fier de l’être. Jeanne une jolie brune qui marcha dans les rues de Stockholm avec Jens, mais le deuxième prénom de Jens fut Charles, son père s’appela Charles. Jeanne de Witt qui devint Jeanne Strindberg, elle pensa souvent à August Strindberg, mais la famille de Mats n’était pas membre de la famille d’August Strindberg. « C’est dommage que mon mari ne fait pas partie de votre famille, cher August. » Elle parla à un arbre. Jens fut assis dans une poussette, les grandes roues. « Hein, tu ne veux pas promener en poussette, n’est-ce pas ? »
« Non Maman, je peux marcher. » Jens regarda sa belle mère.

Jeanne sourit, elle jeta un coup d’œil à la direction des montagnes blanches. « Vita bergen, j’aime bien ce parc, je te laisserai marcher là. » Elle parla souvent français avec son fils, même si elle parla suédois quand Mats fut présent. « Les années septante, ma mère me promenait à Liège. »

« Septante ? » Jens regarda sa mère.

« Soixante-dix, nous disons septante en Belgique. » Elle sourit et regarda le ciel bleu, la fin d’été fut chaud. « Tiens, les rayons de soleil réchauffent la terre. »

« J’ai entendu un Italien, il disait settanta »

« Ah, c’est septante en italien, des langues latines. »

« Tu parles italien ? » Jens regarda sa mère.

« Non, mais je sais compter en italien. »

« C’est facile… »

« Pour toi tout est facile, tu as une facilité pour les langues. »

« Bah, est-ce que vous pourriez-vous intéresser à moi ? » Mats s’approcha rapidement d’eux.

« Bien sûr, mon chéri, mon beau Suédois ! » Jeanne sourit et embrassa Mats sur les lèvres.

Jens regarda un nuage, il ressemblait à une fille qui sourit, il pensa à Annette. « Un jour, j’espère que je pourrai te revoir… » Un regard triste, mais ses parents n’y virent rien.

« Toi, mon grand, que veux-tu faire ? » Mats souleva son fils en souriant.

« Voir les bateaux à voile ! » Jens espéra que Jeannette serait sur le quai, même s’il savait qu’elle était en Allemagne. Une chose lui effraya, le fait d’y espérer en vain.

« Non, ta maman veut aller au jardin. Tu ne veux pas la faire plaisir ? » Mats lui regarda avec un clin d’œil.

« Oui… » Jens sut que son père lui amènerait au quai un autre jour.  

« C’est dimanche et l’orchestre me fait penser à mon enfance. » Jeanne se souvenait de l’orchestre qui jouait dans le parc de Liège tous les dimanches, les familles qui baladèrent les beaux jours.
Il fut midi, le soleil brilla, qui n’était pas le cas le matin pendant la messe dans l’église de Katarina. La descente vers le parc était facile, mais remonter les collines était souvent dur avec la poussette, même si Jens marcha à sa propre façon.

Jens s’imagina la brise qui caressa son front et ses joues, Annette qui s’assoit pour faire un pique-nique là sur l’îlot devant la Vieille Ville. Mais cela fut un rêve qu’il eut dès la première et unique rencontre avec Annette.

Jeanne chantonna sur une mélodie de Wallonie, elle n’en avait aucune idée d’où cette mélodie vint, mais elle la plaisait. « On y est, j’entends la musique de l’orchestre. » Le parc fut blindé des familles, la plupart des familles furent des ouvriers. La gauche y était forte chez les habitants du quartier, les syndicalistes eussent de la chance à s’exprimer, malgré les efforts de la droite pour l’empêcher.

Jens vit ses parents s’installer sur une place au-dessous d’un chêne, dans l’ombre, il décida de descendre de la poussette, la descente n’y causa aucun problème pour lui. Il s’approcha de ses parents en marchant avec son seul pied et poussant avec l’étrange extrémité qui aurait dû être un pied, mais il ne connut aucun autre moyen de marcher et ne plaignait jamais. Il regarda une femme qui fut habillée en une jolie robe, mal placée, elle vint apparemment de Norrmalm.

« Que fais-je ici avec les ouvrier, moi, une bourgeoise ? » Elle pensa à son cavalier, un fils d’un ouvrier. Jens l’entendait ses pensées et la regarda avec un regard curieux.

Il pensa. « Tu es mal placée, mais pourquoi ? » Sans se rendre compte il l’envoya à la jeune femme qui se tourna vers lui. Un détournement rapide et dans son regard put-il voir la peur d’elle.

« C’est effrayant, mais j’ai l’impression que ce garçon peut lire dans mes pensées. » Elle fut effrayée par le fait que Jens sut lire dans ses pensées. « Je m’en vais. »

« N’ayez  pas peur, mademoiselle. » Jens y réfléchit. « Je crois qu’il arrive, à votre droite. »

La demoiselle se retourne en voyant son petit ami venir. « C’est étrange, il le savait. » Elle s’allait rapidement à la direction du jeune homme, un beau gosse, elle lui invita de quitter le parc, mais avant de quitter le parc elle jeta un coup d’œil à la direction de Jens. « Toi, tu as un don qui m’effraie… »

Jens les vit quitter le parc et se tourna vers ses parents qui avaient tout fini. « Mademoiselle Julie, ça sera une pièce connue… »

« Qu’as-tu dit ? » Demanda Jeanne.

« Quoi ? » Jens oubliait les phrases qui prophétisèrent l’avenir, mais il n’en était pas prêt à traiter les prophéties.

« Bah, aucune importance ! Le repas est prêt ! » Mats s’asseyait sur le couvert qu’ils prirent avec eux. « Un steak et des légumes accompagnés du vin rouge, une limonade pour Jens. »

« Bien sûr, tu as entièrement raison, mon chéri. » Jeanne s’asseyait à côté de Mats.

Jens s’installa devant son assiette, il utilisa son pied pour couper le steak en morceaux, puis il se plia pour utiliser sa petite main, il arriva à manger tout seul sans aide de ses parents.

Il fut un bon moment cet après-midi à Stockholm et l’ambiance gaie les firent rire en racontant des histoires. Le soir en rentrant chez eux ils mangèrent un bon repas avant de s’endormir.

samedi 1 octobre 2011

Chapitre 3 de "La fabuleuse histoire d'amour"

Annette part pour les vacances en Allemagne

Le mois d’août 1897

Annette regarda le ferry qui partait pour l’archipel, sur le quai de Södermalm elle vint de visiter un ami à son père, un homme qui importait du vin français, un certain Monsieur Legrand, originaire de Bordeaux, installé à Stockholm après avoir rencontré une jeune femme qui avait visité l’auberge à Mauléon, elle fut en passage avec son père qui était un homme d’affaires de Stockholm. Jacques Legrand se rendit compte qu’il était amoureux de la jeune suédoise et quitta la France. Il parla suédois avec un accent très fort, mais il n’eut jamais revu la jeune femme, mais il en espéra. Mais Annette la petite fille de Von Winkel, elle jouait au quai et voyait un petit garçon avec son père. « Qu’il est étrange… » Murmura-t-elle. « Il n’a pas de bras… »

Jens qui regarda les navires, il rêvait de voyager, de partir en voyage avec son père, il sentit un regard sur lui. Il jeta un coup d’œil à la direction d’Annette et son regard fort, il fut surpris de la curiosité que cette fille montra. Dont il sourit et Annette se leva, elle regarda son père qui était occupé avec Jacques Legrand. Elle s’alla à la direction de Jens.

« Salut… » Elle en eut peur d’aller, mais sa curiosité fut plus forte qu’elle.

Jens la regarda avec ses yeux clairs et il sourit. « Salut ! »

« Eh… Comment t’appelles-tu ? » Elle vit le père de Jens qui la regarda.

« Jens, et toi ? » Jens sentit sa peur. « T’inquiète, je suis comme ça… »

« Moi, c’est Annette. » Elle regarda le pied de Jens.

« Que veux-tu ? »

« Tu es né comme ça ? » Elle fut nerveuse.

« Mais oui, rien à faire ! » Il sourit.

« Eh… Comment fais-tu pour marcher ? »

« Je ne sais pas, je saute… »

« Tu veux jouer avec moi ? »

« Avec plaisir… »

« Humm… » Mats regarda son fils. « On doit partir, un autre jour. Je suis désolé mademoiselle, mais je pense qu’il faut que tu ailles à ton père. » Il pointa avec son doigt.

Hans Von Winkel se tourna et découvrit que sa fille avait disparu, il suivit le quai avec son regard, puis il la vit avec un garçon sans bras et jambes, il sentit la rage grandir. « Ce monstre n’en a rien à faire avec ma fille ! » Un homme comme lui devrait soigner son image. Un homme musclé, mais l’âge eut effet, les rides commençaient à changer son visage, il vint de perdre ses cheveux. Il marcha rapidement à la direction de Jens, il s’en approcha et souleva sa fille de cinq ans dans ses bras. « Tenez ce monstre loin de ma fille ! »

Mats regarda Hans dans les yeux avent de prendre la parole. « Tu ne l’appelles pas un monstre ! C’est mon fils ! »

« Je ne veux pas le voir à la proximité de ma fille ! » Hans parla à haute-voix.

« D’abord, c’était ta fille qui est venue ! » Mats sentit la rage. « Et elle a posé des questions à mon fils, rien de grave ! »

« Mais ce monstre n’a pas le droit de voir ma fille ! »

« Sois heureux, ta fille te protège, sinon… » Mats s’approcha de Hans.

« Vous me menacez ? »

« Non, mais tu as insulté mon fils ! Ne le refaits plus ! »

« Ne vous en inquiétez pas, on va partir… »

« Elle vient de poser de question et toi, tu traites mon fils comme un monstre ! »

« Bah, vous n’êtes qu’un ouvrier… »

« Je suis lieutenant dans l’armée suédoise et fais partie de la garde royale, mon fils est bien aimé par le roi. »

« Eh bien, je m’en vais, que ma fille ne soit plus avec votre fils… »

« Pauvre fille… » Mats hocha sa tête.

Hans jeta un coup d’œil à Jens, il n’y répondit pas, mais il se souviendrait de ce garçon. Il partait avec Annette dans ses bras.

Un peu plus tard à bord du navire qui amena la famille Von Winkel à Hambourg, Annette regarda le quai où elle avait rencontré Jens, elle vit les îles et îlots et les petites maisons, mais elle pensait toujours à Jens. Son séjour en Allemagne passera inaperçu, car elle ne cessera pas à penser à lui, même si son père la protégea pendant la durée du voyage, même à Berlin chez sa grand-mère paternelle, elle ne put penser qu’à ce garçon.

dimanche 25 septembre 2011

Chapitre 2 de "La Fabuleuse histoire d'amour"

Chapitre 2

La fête de Saint-Jean

Le mois de mars 1897

Tout le monde se prépara pour une fête grandiose et la famille royale, les Bernadotte seront là devant le palais de Stockholm, des nombreux visiteurs promènent autour du palais en espérant de voir le roi de Suède. À l’aube les hommes qui quittaient « Den Gyldene Freden », la vieille ville devint étrangement vide, mais les nettoyeurs de la rue préparèrent la grande fête de Saint-Jean, la journée la plus longue de l’année. Les jeunes femmes se rendirent aux fleuves pour la fertilité, les autres avaient placé des fleurs au-dessous de ses coussins en espérant de rencontrer le grand amour, mais Jens qui était avec son père au quai devant un navire de la flotte suédoise, il regarda les voiles, un très vieux navire. Son père pointa son doigt vers l’île Djurgården. « Là, le navire royal Wasa s’effondra l’année 1627, un très beau navire, mais les ingénieurs ne savaient rien sur le ballast, dont le Wasa ne quittait jamais Stockholm. » Le vent fut chaud et caressa le front de Jens, qui regarda curieusement le lieu où son père pointa.

Jens sut que Wasa fut le roi de Suède, un skieur qui s’enfuyait des Danois, mais la révolte fut une réussite et il devint le roi de Suède, puis la Suède devint un empire. Oslo, une autre ville suédoise, les habitants de l’Ouest de la Suède voulaient créer une nouvelle nation, comme la Finlande qui était une partie de la Suède, parfois la Russie, il semblait être une guerre éternelle entre la Suède et la Russie, le Tsar voulait conquérir la Suède, mais quiconque qui essaya de conquérir le pays de son ennemi n’y parviendra jamais son but. Jens trouvait cela bizarre, pourquoi autant des guerres pour un bout d’un pays ?

Mats regarda son fils. « Tu sais d’où le premier Bernadotte vient ? » Il y hocha sa tête et le vent caressa ses cheveux qui s’envolaient dans le vent, sauf que les cheveux ne pouvaient pas s’envoler, il s’agissait d’une illusion, car le chapeau de Nils s’envola et atterra sur le quai, Mats le reprit. « Ben, il était Français, de Pau, ou il était plutôt Basque. Sa femme Joséphine n’aimait pas la Suède, le grand Nord, il fit froid. »

« Papa, je ne comprends pas… » Jens fut très intelligent et courageux, il étonna tout le monde.

« Non, mais qui comprend cela ? » Mats regarda son fils, assis sur un siège, avec son petit pied arriva-t-il à faire des choses incroyables, les dessins fabuleux et chaleureux. Son regard fut clair et curieux, une récompense de son manque des jambes et bras, vif.

Les gens autour d’eux riaient et une femme d’Östermalm ignora les ouvriers de Södermalm, elle les considérait comme des êtres sans valeurs, mais ils étaient bons à travailler, ça put Jens ressentir, il se rendit compte qu’il eut lu les pensées de cette femme de 35 ans, une belle femme et sa robe montra la richesse, la classe supérieure, car la robe fut créée par un Français à Paris, elle importa toute la garde-robe et ses chaussures italiennes, elle ignorait les créateurs suédois. Jens n’y ressentit aucun vrai sentiment d’amour, que de l’argent. Soudain la jeune femme, Madame Wallenberg, se rendit compte que le garçon sans bras et jambes était dans sa tête. Elle jeta dont un coup d’œil à sa direction et regarda Jens, mais elle n’y disait rien, car son regard la fut effrayant, il démontra l’amour, celui qu’elle ne reconnaissait pas. Le mariage avait été un arrangement entre les deux familles, ce n’était ni elle qui aimait son mari, ni son mari qui l’aimait.

Les restes y continuèrent de rire et la jeune femme s’éloigna rapidement du garçon, elle sut qu’il aurait pu parler à elle par la pensée, il en était effrayant. Les autres se moquèrent de Jens, mais cela ne fut que des bêtises d’enfants et Jens l’ignora. Il sut que ses parents l’aimèrent et l’ami de son père, Nils il fit tout pour lui, il le montra la ville de Stockholm, les ruelles de Södermalm, autour de Maria et de Katarina, les quartiers préférés de Jens, mais l’écluse était un endroit vif où les jeunes de Södermalm et d’Östermalm s’affrontèrent, plutôt la grande gueule que la bagarre, une bataille de classes.

Le matin s’approcha la fin et la fête commença, la danse autour de l’arbre, au fait c’était un tronc en forme d’une croix, couvert des fleurs. La musique fut gaie et les enfants dansèrent, Jens n’arrivait pas, mais il dansa sur place en sautant avec son pied. Peu de problèmes, le soir certains hommes furent bourrés et les bagarres entre eux reprirent, mais personne n’y était grièvement blessée, plutôt une ambiance gaie.

Jens et sa famille rentrèrent chez eux au début de la soirée, Nils et sa femme furent les invités, une fête familiale et Jens fut heureux à la présence d’eux. Ils fêtèrent la journée la plus longue et Jens ressentit la joie de son père, mais également la tristesse, car Mats partira dans quelques jours pour un pays loin de la Suède. Mais la cuisine était bien éclairée et Mats fit semblant d’être heureux, il préférait d’y rester, mais être au service de sa Majesté lui obligeait d’obéir aux ordres.

Une locomotive passa leur maison, le drapeau suédois sur les côtés des wagons, le roi de Suède est parti pour passer un temps à Österlen, en Scanie.

dimanche 11 septembre 2011

La fabuleuse histoire d'amour, part 1

La fabuleuse histoire d’amour


 

Maria Thunholm
 
Prologue ;

L’année 1892 à Stockholm, un nouveau-né, un garçon avec les dysfonctions, né par une femme arrivée de Liège, une femme qui s’appelait Jeanne de Witt, une rencontre avec un jeune officier de l’armée suédoise, Mats Strindberg. Il fut né en dehors du mariage, le petit Jens surnommé le bâtard par des enfants, sauf une petite fille, Annette, qui était la fille d’un grand fabricant de meubles de Stockholm.

Le jour où Jens est né il pleuvait, les pluies d’automne du mois d’octobre et le froid gagna du terrain, l’hiver s’approcha rapidement. Les maisons en bois, les murs en rouge, c’était là où le jeune officier habitait, sur l’île du Sud des quatorze îles de Stockholm. La jeune Belge et l’officier suédois s’en inquiétèrent pour leur petit fils, ils ne croyaient pas que sa chance de survie était avec Jens.

Mais quand la fête de Noël s’approcha, après la fête de la Sainte Lucia, Jens avait survécu ses premières épreuves et les deux parents se sont calmés, mais Jens manquait des jambes, un petit pied et ses bras n’étaient pas développés. Mais son regard fut vif, Jens regarda ses parents avec ses grands yeux, il réussissait avec son but, il rayonna de la joie.

« Tu sais, ton fils est anormal. » Le camarade à Mats jeta un coup d’œil à la direction de Jens.

« Peut-être, mais il est joyeux et on l’aime. » Il se sentit mal quand les gens parlèrent mal de son fils

« C’est pas ça… »

« Qui es-tu ? » Mats se leva.

« C’est bon, n’inquiète… »

« Je ne m’inquiète pas, mais personne ne parle mal de mon fils. »

« Tout le monde parle du monstre de Mats. »

« C’est comme ça les gens l’appellent ? »

« Oui, et c’est gentil… »

« C’est mon enfant et il a le droit de vivre, comme les autres. »

« Calme-toi, je suis avec toi. »

Mats se calma et son camarade Nils Feldt prit Jens dans ses bras. Il fut sombre dans la maison, les lampes allumèrent le centre de la chambre. Mats mettait du feu à la cheminée, une chaleur se répandit et la bouteille d’eau de vie, marquée Aquavit, sur la table. Jeanne était dehors en regardant la neige sur les toits et les bateaux couverts par la neige, des prisonniers dans la glace, elle aimait bien la saison d’hiver.

Chapitre 1

Le début d’une lettre

Paris, lundi 12 septembre 2011

Saint-Pétersbourg, le 9 mars 1908

À l’aube d’une nouvelle ère, un jeune homme qui sourit en compagnie de sa meilleure amie, si heureux, si malheureux, si contradictoire. Je parle de mon fils, du bonheur, je sais qu’il est différent, mais c’est mon fils et je suis fier de lui, tout comme sa mère, ma belle Liégeoise qui est encore plus fière, son amour pour notre fils est encore plus grand que le mien, mais le plus grand amour serait peut-être celui de notre fils. Nous sommes si fiers de lui, l’aimer est si facile, car il nous rend heureux en même temps que ses jambes n’y existent pas, sauf un petit pied, ses bras peu développés, mais il est le fils bien aimé.

Je suis parti pour une mission à l’étranger, mais je vois les îles de l’archipel de Stockholm, la beauté à l’aube et j’aie ressenti la peur de ne jamais revoir mon fils, mais si je meurs, je veillerai sur lui de là-haut, au-delà de la mort…

Jonas, le jeune homme lit le morceau de la lettre de son arrière-grand-père, il fouille dans la vieille valise que sa mère lui avait donnée en Belgique. Il était à Paris pour ses études, le jeune Belgo-Suédois qui souhaitait rentrer à Stockholm, pour qu’il puisse finir son doctorat en histoire. Au début voulait-il connaître l’histoire de la famille Bernadotte, les liens entre la France et la Suède.

« Pourquoi es-tu parti ? » Jonas trouvait des journaux, un journal intime écrit par une femme, il l’ouvre pour découvrir qu’il ne s’agissait pas d’elle, c’était l’histoire de son grand-père, un homme né sans jambes à une époque où les handicapés étaient maudits par la société, qui semblait encore être le cas dans certains pays. « Ton père mourait en Russie, c’est donc sa dernière lettre que je viens de trouver. »

Jonas se souvient de la tombe de son grand-père, il l’ait vu quand il était un bébé dans les bras de sa mère, il eut de la chance de lui rencontrer juste avant la mort de Jens, son grand-père, mais il avait deux ans alors, la seule chose qu’il se souvient est le sourire gai. Un visage avec des yeux vifs, jaillissant il voulait être dans les bras de lui, mais il n’a aucun souvenir d’avoir été dans ses bras, qu’il le souhaitait.

Jonas avec son regard vif, celui de son grand-père, il fut toujours souriant comme enfant, mais certains furent distingués à sa présence, qu’il n’a jamais pu comprendre. Mais Jonas n’était pas un homme en colère, mais il se sentit seul, parfois étaient les gens cruels, mais il avait ses amis.

Il déguste son café allongé, un peu sucré, juste comme il voulait, un café noir dans une grande tasse décorée d’un aigle royal. Une assiette, il jette un coup d’œil sur les pommes de terre couvertes par une sauce et le steak, mais il n’avait pas faim. Le grand studio était bien, une grande salle de bain, une bonne cuisine, mais il était refait à neuf.

Le journal intime écrit par sa grand-mère lui intéressait, c’était comme il l’attirait, mais ce n’était qu’un sentiment, c’était la curiosité qui lui frappait. « Qui es-tu ? » dit Jonas à la photographie de Jens. « Qui étais-tu ? »