dimanche 9 octobre 2011

Chapitre 4 - La promenade, mois d'août 1897

Jeanne sortit de la maison, la colline qui fut pleine de petites maisons en bois, la plupart des habitants du quartiers furent les ouvriers, mais Mats fut né ici et il fut fier de l’être. Jeanne une jolie brune qui marcha dans les rues de Stockholm avec Jens, mais le deuxième prénom de Jens fut Charles, son père s’appela Charles. Jeanne de Witt qui devint Jeanne Strindberg, elle pensa souvent à August Strindberg, mais la famille de Mats n’était pas membre de la famille d’August Strindberg. « C’est dommage que mon mari ne fait pas partie de votre famille, cher August. » Elle parla à un arbre. Jens fut assis dans une poussette, les grandes roues. « Hein, tu ne veux pas promener en poussette, n’est-ce pas ? »
« Non Maman, je peux marcher. » Jens regarda sa belle mère.

Jeanne sourit, elle jeta un coup d’œil à la direction des montagnes blanches. « Vita bergen, j’aime bien ce parc, je te laisserai marcher là. » Elle parla souvent français avec son fils, même si elle parla suédois quand Mats fut présent. « Les années septante, ma mère me promenait à Liège. »

« Septante ? » Jens regarda sa mère.

« Soixante-dix, nous disons septante en Belgique. » Elle sourit et regarda le ciel bleu, la fin d’été fut chaud. « Tiens, les rayons de soleil réchauffent la terre. »

« J’ai entendu un Italien, il disait settanta »

« Ah, c’est septante en italien, des langues latines. »

« Tu parles italien ? » Jens regarda sa mère.

« Non, mais je sais compter en italien. »

« C’est facile… »

« Pour toi tout est facile, tu as une facilité pour les langues. »

« Bah, est-ce que vous pourriez-vous intéresser à moi ? » Mats s’approcha rapidement d’eux.

« Bien sûr, mon chéri, mon beau Suédois ! » Jeanne sourit et embrassa Mats sur les lèvres.

Jens regarda un nuage, il ressemblait à une fille qui sourit, il pensa à Annette. « Un jour, j’espère que je pourrai te revoir… » Un regard triste, mais ses parents n’y virent rien.

« Toi, mon grand, que veux-tu faire ? » Mats souleva son fils en souriant.

« Voir les bateaux à voile ! » Jens espéra que Jeannette serait sur le quai, même s’il savait qu’elle était en Allemagne. Une chose lui effraya, le fait d’y espérer en vain.

« Non, ta maman veut aller au jardin. Tu ne veux pas la faire plaisir ? » Mats lui regarda avec un clin d’œil.

« Oui… » Jens sut que son père lui amènerait au quai un autre jour.  

« C’est dimanche et l’orchestre me fait penser à mon enfance. » Jeanne se souvenait de l’orchestre qui jouait dans le parc de Liège tous les dimanches, les familles qui baladèrent les beaux jours.
Il fut midi, le soleil brilla, qui n’était pas le cas le matin pendant la messe dans l’église de Katarina. La descente vers le parc était facile, mais remonter les collines était souvent dur avec la poussette, même si Jens marcha à sa propre façon.

Jens s’imagina la brise qui caressa son front et ses joues, Annette qui s’assoit pour faire un pique-nique là sur l’îlot devant la Vieille Ville. Mais cela fut un rêve qu’il eut dès la première et unique rencontre avec Annette.

Jeanne chantonna sur une mélodie de Wallonie, elle n’en avait aucune idée d’où cette mélodie vint, mais elle la plaisait. « On y est, j’entends la musique de l’orchestre. » Le parc fut blindé des familles, la plupart des familles furent des ouvriers. La gauche y était forte chez les habitants du quartier, les syndicalistes eussent de la chance à s’exprimer, malgré les efforts de la droite pour l’empêcher.

Jens vit ses parents s’installer sur une place au-dessous d’un chêne, dans l’ombre, il décida de descendre de la poussette, la descente n’y causa aucun problème pour lui. Il s’approcha de ses parents en marchant avec son seul pied et poussant avec l’étrange extrémité qui aurait dû être un pied, mais il ne connut aucun autre moyen de marcher et ne plaignait jamais. Il regarda une femme qui fut habillée en une jolie robe, mal placée, elle vint apparemment de Norrmalm.

« Que fais-je ici avec les ouvrier, moi, une bourgeoise ? » Elle pensa à son cavalier, un fils d’un ouvrier. Jens l’entendait ses pensées et la regarda avec un regard curieux.

Il pensa. « Tu es mal placée, mais pourquoi ? » Sans se rendre compte il l’envoya à la jeune femme qui se tourna vers lui. Un détournement rapide et dans son regard put-il voir la peur d’elle.

« C’est effrayant, mais j’ai l’impression que ce garçon peut lire dans mes pensées. » Elle fut effrayée par le fait que Jens sut lire dans ses pensées. « Je m’en vais. »

« N’ayez  pas peur, mademoiselle. » Jens y réfléchit. « Je crois qu’il arrive, à votre droite. »

La demoiselle se retourne en voyant son petit ami venir. « C’est étrange, il le savait. » Elle s’allait rapidement à la direction du jeune homme, un beau gosse, elle lui invita de quitter le parc, mais avant de quitter le parc elle jeta un coup d’œil à la direction de Jens. « Toi, tu as un don qui m’effraie… »

Jens les vit quitter le parc et se tourna vers ses parents qui avaient tout fini. « Mademoiselle Julie, ça sera une pièce connue… »

« Qu’as-tu dit ? » Demanda Jeanne.

« Quoi ? » Jens oubliait les phrases qui prophétisèrent l’avenir, mais il n’en était pas prêt à traiter les prophéties.

« Bah, aucune importance ! Le repas est prêt ! » Mats s’asseyait sur le couvert qu’ils prirent avec eux. « Un steak et des légumes accompagnés du vin rouge, une limonade pour Jens. »

« Bien sûr, tu as entièrement raison, mon chéri. » Jeanne s’asseyait à côté de Mats.

Jens s’installa devant son assiette, il utilisa son pied pour couper le steak en morceaux, puis il se plia pour utiliser sa petite main, il arriva à manger tout seul sans aide de ses parents.

Il fut un bon moment cet après-midi à Stockholm et l’ambiance gaie les firent rire en racontant des histoires. Le soir en rentrant chez eux ils mangèrent un bon repas avant de s’endormir.

samedi 1 octobre 2011

Chapitre 3 de "La fabuleuse histoire d'amour"

Annette part pour les vacances en Allemagne

Le mois d’août 1897

Annette regarda le ferry qui partait pour l’archipel, sur le quai de Södermalm elle vint de visiter un ami à son père, un homme qui importait du vin français, un certain Monsieur Legrand, originaire de Bordeaux, installé à Stockholm après avoir rencontré une jeune femme qui avait visité l’auberge à Mauléon, elle fut en passage avec son père qui était un homme d’affaires de Stockholm. Jacques Legrand se rendit compte qu’il était amoureux de la jeune suédoise et quitta la France. Il parla suédois avec un accent très fort, mais il n’eut jamais revu la jeune femme, mais il en espéra. Mais Annette la petite fille de Von Winkel, elle jouait au quai et voyait un petit garçon avec son père. « Qu’il est étrange… » Murmura-t-elle. « Il n’a pas de bras… »

Jens qui regarda les navires, il rêvait de voyager, de partir en voyage avec son père, il sentit un regard sur lui. Il jeta un coup d’œil à la direction d’Annette et son regard fort, il fut surpris de la curiosité que cette fille montra. Dont il sourit et Annette se leva, elle regarda son père qui était occupé avec Jacques Legrand. Elle s’alla à la direction de Jens.

« Salut… » Elle en eut peur d’aller, mais sa curiosité fut plus forte qu’elle.

Jens la regarda avec ses yeux clairs et il sourit. « Salut ! »

« Eh… Comment t’appelles-tu ? » Elle vit le père de Jens qui la regarda.

« Jens, et toi ? » Jens sentit sa peur. « T’inquiète, je suis comme ça… »

« Moi, c’est Annette. » Elle regarda le pied de Jens.

« Que veux-tu ? »

« Tu es né comme ça ? » Elle fut nerveuse.

« Mais oui, rien à faire ! » Il sourit.

« Eh… Comment fais-tu pour marcher ? »

« Je ne sais pas, je saute… »

« Tu veux jouer avec moi ? »

« Avec plaisir… »

« Humm… » Mats regarda son fils. « On doit partir, un autre jour. Je suis désolé mademoiselle, mais je pense qu’il faut que tu ailles à ton père. » Il pointa avec son doigt.

Hans Von Winkel se tourna et découvrit que sa fille avait disparu, il suivit le quai avec son regard, puis il la vit avec un garçon sans bras et jambes, il sentit la rage grandir. « Ce monstre n’en a rien à faire avec ma fille ! » Un homme comme lui devrait soigner son image. Un homme musclé, mais l’âge eut effet, les rides commençaient à changer son visage, il vint de perdre ses cheveux. Il marcha rapidement à la direction de Jens, il s’en approcha et souleva sa fille de cinq ans dans ses bras. « Tenez ce monstre loin de ma fille ! »

Mats regarda Hans dans les yeux avent de prendre la parole. « Tu ne l’appelles pas un monstre ! C’est mon fils ! »

« Je ne veux pas le voir à la proximité de ma fille ! » Hans parla à haute-voix.

« D’abord, c’était ta fille qui est venue ! » Mats sentit la rage. « Et elle a posé des questions à mon fils, rien de grave ! »

« Mais ce monstre n’a pas le droit de voir ma fille ! »

« Sois heureux, ta fille te protège, sinon… » Mats s’approcha de Hans.

« Vous me menacez ? »

« Non, mais tu as insulté mon fils ! Ne le refaits plus ! »

« Ne vous en inquiétez pas, on va partir… »

« Elle vient de poser de question et toi, tu traites mon fils comme un monstre ! »

« Bah, vous n’êtes qu’un ouvrier… »

« Je suis lieutenant dans l’armée suédoise et fais partie de la garde royale, mon fils est bien aimé par le roi. »

« Eh bien, je m’en vais, que ma fille ne soit plus avec votre fils… »

« Pauvre fille… » Mats hocha sa tête.

Hans jeta un coup d’œil à Jens, il n’y répondit pas, mais il se souviendrait de ce garçon. Il partait avec Annette dans ses bras.

Un peu plus tard à bord du navire qui amena la famille Von Winkel à Hambourg, Annette regarda le quai où elle avait rencontré Jens, elle vit les îles et îlots et les petites maisons, mais elle pensait toujours à Jens. Son séjour en Allemagne passera inaperçu, car elle ne cessera pas à penser à lui, même si son père la protégea pendant la durée du voyage, même à Berlin chez sa grand-mère paternelle, elle ne put penser qu’à ce garçon.